
Jérôme à vélo pour défier la maladie
Jérôme Hunt fait Gaspésie-Montréal (plus de 1000 km!) à vélo régulièrement depuis 2016. Pourtant, il a la sclérose en plaques. C’est une maladie qui rend son exploit encore plus impressionnant! La série documentaire En route libre, que tu peux voir sur AMI-télé, raconte son histoire. On lui a parlé!
Jérôme, c’est quoi la sclérose en plaques?
C’est comme si j’avais des petits lapins qui grugent des fils électriques dans mon cerveau. Au bout de chaque fil, il y a une lumière. S’ils grugent trop, la lumière s’allume mal, ou plus du tout. Dans notre corps, ça veut dire qu’on peut avoir des difficultés à bouger, par exemple, ou à voir.
Les personnes atteintes n’ont pas toutes les mêmes symptômes. Moi, j’ai des problèmes de dextérité fine. Avant, je jouais de la guitare classique, mais je ne peux plus. Je suis toujours fatigué, et je perds l’équilibre régulièrement.
La sclérose en plaques touche plus de 90 000 personnes au Canada, soit 1 personne sur 400.
Source: Société canadienne de la sclérose en plaques
Mais tu parviens quand même à faire du vélo?
J’ai reçu mon diagnostic en 2012. Ça m’a fait peur, j’ai arrêté tous les sports. Quand j’ai réalisé que j'arrivais à garder mon équilibre à vélo, j'ai recommencé à en faire. C’était à l’été 2016.
À l’automne 2016, un ami m’a lancé le défi de venir à vélo le rejoindre à Montréal… en 10 jours! J’habite en Gaspésie, à 1000 kilomètres de Montréal, mais je venais de faire 900 kilomètres en trois mois. J’ai répondu: «D’accord, mais je vais le faire en 8 jours!» Et j’ai réussi!
Tu aimes les défis?
C’est plus important de se lancer un défi que de le réussir parce que, si tu réussis, tu as de la fierté, mais si tu échoues, tu apprends. La prochaine fois, tu seras mieux préparé. Il ne faut pas laisser nos défaites nous définir.
Dans les moments plus difficiles, qu’est-ce qui te fait continuer?
Je me dis que ce n'est pas parce que c'est dur là que ça va être dur demain.
Le vélo occupe une grande place dans ta vie?
Oui! Je travaille dans un magasin de vélos, je fais du bénévolat dans un club de vélo de montagne avec des jeunes et j’ai besoin de faire de longues distances en vélo chaque année!

À travers la série, on sent l’amour de Jérôme pour ce qui l’entoure, le fleuve, les couchers de soleil. Ici, la baie de Pabos, en Gaspésie.
Pourquoi est-ce que la série sur toi s’appelle En route libre?
Quand je suis sur la route, j’ai un sentiment de liberté! Je suis comblé. C’est là que je vis le moment présent. Je ne pense à rien d’autre. Parfois, j’arrête même ma musique et j’écoute le silence.
Dans la série, tu dis: «Le défi, ça va être de rencontrer des gens.» Que voulais-tu dire?
Pendant mon parcours, je suis allé rencontrer des gens qui ont la même maladie que moi, la sclérose en plaques. Je suis gêné dans la vie, mais je tenais à leur dire qu’ils m’inspirent. Une fois ensemble, on s’est rendu compte que c’était réciproque! Ça m’a aidé à assumer mon côté inspirant.
Parlant d’inspirer, est-ce que tu aimerais être un ambassadeur pour la sclérose en plaques?
Oui, mais d’après moi, on ne demande pas pour être ambassadeur, on le devient par ce qu’on est et ce qu’on fait. Je tiens à montrer que oui, la maladie est un défi, mais t’es capable de vivre!
Tu peux voir Jérôme dans En route libre sur AMI-télé les lundis à 20h. Si tu manques un épisode, pas de panique! La série est en rattrapage gratuitement sur le site internet AMI+.
Connais-tu des gens qui sont capables de faire de grandes choses malgré la maladie ou un handicap? Raconte-moi!