
Mois de la fierté: «Je le dis en toute confiance: l'amour vaincra»
Juin, c’est le mois de la Fierté! Pour célébrer, on t’a invité à poser tes questions à trois fiers représentants de la diversité. Voici les réponses de Céleste Trianon!
Tu t’en souviens peut-être, Céleste faisait partie de notre palmarès des 30 jeunes Québécois qui ont un impact! À l’âge de 17 ans, Céleste a annoncé à ses proches qu’elle est une femme. Elle a alors commencé une transition de genre et de nom. Maintenant, elle fait entendre sa voix avec force pour dénoncer les injustices face aux personnes trans.
À quel âge as-tu réalisé que tu étais une femme? Comment l’as-tu su?
Je l'ai su à l'âge de seize ans! C'était en plein début de pandémie COVID-19, le monde était enfermé chez soi... Disons que ça m'a donné l'opportunité d'apprendre davantage sur moi, notamment à travers des groupes en ligne, des forums, et d'autres ressources existantes.
Comment s’est passé ton coming out? Comment t’es-tu sentie ensuite?
Ce n'était pas facile. Pas pantoute. À l'époque, je vivais en banlieue assez isolée, encore plus avec le confinement de la COVID-19. Je ne connaissais pas les organismes communautaires qui aident les personnes trans. Je ne connaissais pas les ressources disponibles autour de moi. J'ai dû tout apprendre sur la transition par moi-même: pas facile pour une adolescente enfermée chez elle! C'est seulement après que j'ai pu rejoindre le club LGBTQ+ de mon cégep, et que les choses ont commencé à se stabiliser. Être entourée d'amitiés et d’une communauté, ça apporte beaucoup de réconfort et de courage — surtout en tant que personne trans!
As-tu vécu de l’intimidation à l’école ou autres en lien avec ton identité? Qu’est-ce qu’on doit faire si ça nous arrive?
J’ai vécu plein d'intimidation, mais pas nécessairement relié à mon identité. Comme plusieurs autres personnes qui ont fait ou feront un coming-out, j'étais connue en tant que personne différente au primaire et au secondaire. J'ai toujours gardé des cicatrices de cette époque.
Si tu es victime d'intimidation, je te recommande fortement d'aller trouver une personne pouvant t'écouter et t'accompagner. Ça peut être une personne-ressource, psychologue, ou travailleur sociale à l'école. Ça peut aussi être un adulte en qui tu as confiance. L’important, c’est de ne pas vivre ça en silence. Avoir quelqu'un qui est là pour te défendre, ça peut faire toute la différence.
Y a-t-il encore des endroits ou des moments où tu te sens moins accueillie, ou même rejetée? Comment passes-tu à travers ces moments?
Malheureusement, oui. Parfois, je dois cacher certaines parties de moi-même. Avant, en 2021 et 2022, j'étais beaucoup plus à l'aise à m'afficher en marchant dans la rue en tant que personne trans. Maintenant, je ressens plus de haine visant ma communauté. J'essaie d'être plus discrète. Parfois, on me mégenre ou on m'harcèle, on me menace. Ça me force à m'adapter. J’ai tendance à moins faire confiance aux personnes que je ne connais pas... C'est ça, la réalité de vivre en tant que femme trans en 2025. La discrimination demeure trop présente même dans la vie quotidienne.
Y a-t-il un message que tu aimerais partager avec les As?
Ce message s'adresse particulièrement à ceux qui se sentent différents...
Saches que tu n'es pas seul. Il y a plein de personnes, dans ce monde, qui sont juste comme toi. Et peu importe si tu fais partie de l'arc-en-ciel ou non, saches qu'il y aura du monde qui va aller se battre pour toi — parce que tu mérites une belle vie. La haine, en ce moment, fait peur — mais elle n'est pas indestructible. Je le dis en toute confiance: l'amour vaincra.
Céleste était notre troisième et dernière invitée, après Manon Massé et Rafaël Provost! Le mois de la Fierté s’achève, mais l’amour et le respect, eux, ne s’épuisent jamais. Célébrons la diversité tout au long de l’année!