Je te parle du lien sacré des autochtones avec le territoire
Kuei! As-tu déjà marché quelque part en te disant : «Ici, quelqu’un que j’aime est déjà passé»?
Il y a quelques semaines, je suis allée sur le site traditionnel Kanapeut. Il se situe sur la Côte-Nord du Québec, près de Pessamit. Mon grand-père y allait souvent, accompagné de son ami Wallace. Ensemble, ils portageaient, chassaient, et vivaient avec le territoire. Cette fois, c’était à mon tour de marcher là où ils avaient marché. Je suivais le même sentier. J’écoutais les mêmes sons. C’était un moment fort, un de ceux qu’on garde longtemps à l’intérieur de soi.
Le territoire est vivant et sacré
Chez les Premières Nations, notre lien avec le territoire est profond. Le terme pour le dire territoire en innu est Nitassinan, qui signifie «notre terre» dans ma langue. Le territoire, ce ne sont pas juste des arbres, de l’eau ou des animaux. C’est un lieu vivant. Le territoire nous enseigne, c’est un lieu sacré pour les Premières Nations. Il nous apprend, il nous nourrit, et il nous relie à ceux qui sont venus avant nous.
As-tu déjà pensé à tout ce qu’on peut faire avec ce que la nature nous donne?
J’ai rencontré une perdrix rouge. En innu on l’appelle Uileleu.
Dans nos communautés, la chasse se pratique encore aujourd’hui. Mais on ne chasse jamais «pour rien». On prend ce dont on a besoin, et on utilise tout ce que l’animal nous a donné. La peau pour faire des vêtements comme par exemple des mocassins, la viande pour nourrir la famille, les os pour fabriquer des outils. Rien n’est gaspillé. Chaque pièce de l’animal trouve son utilité.
Pourquoi, à ton avis, est-ce important d’utiliser toutes les parties de l’animal?
Chez certaines nations, on offre même du tabac à l’animal, pour le remercier de s’être offert. Ce n’est pas juste un geste symbolique, c’est aussi une marque de respect. On ne se place jamais au-dessus de l’animal, on est en relation avec lui. On lui témoigne le plus grand respect.
Sais-tu de quoi il s’agit? 👇👇👇
C'est du Thé du Labrador. C’est une plante indigène d'Amérique du Nord. Les peuples autochtones l’utilisent depuis des siècles. Il sert traditionnellement à soigner des maux liés à la respiration, à la digestion, aux articulations ou aux maux de tête, et peut être utilisé en tisane ou en compresse. Les Autochtones l'utilisaient aussi pour colorer des textiles et du bois.
Les savoirs de nos ancêtres, au sujet du territoire, ce sont des choses qu’on ne doit pas perdre. Malheureusement, les plus jeunes ne les apprennent plus toujours. Et moi, ça me tient à cœur qu’on les transmette encore. Qu’on apprenne ensemble à respecter la nature, les animaux, les chemins que nos ancêtres ont pris.
Quand on marche sur le territoire avec respect, on n’est jamais seul. On marche avec ceux et celles qui sont passés avant nous et on prépare le chemin pour ceux qui nous suivront.
Toi, as-tu déjà ressenti un lien spécial avec un endroit dans la nature? Raconte-moi, ça m’intéresse!
