Des immigrants manifestent pour avoir le droit de rester au Québec
En ce moment, de nombreux immigrants au Québec vivent de la tristesse, de la colère et de l’anxiété. C’est parce qu’ils risquent de devoir quitter la province en raison d’une récente décision du gouvernement. J’ai parlé à Frédérique et Zakaria, qui sont touchés par cette nouvelle, pour mieux comprendre la situation.
Un peu de contexte
Pour immigrer au Québec, une personne peut passer par plusieurs processus… qui sont eux-mêmes composés de plusieurs étapes. (Oui, immigrer, c’est compliqué!)
Depuis 2010, le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) permettait à beaucoup d’étudiants et de travailleurs étrangers d’accélérer leur demande d’immigration. C’était comme rouler sur une voie rapide au lieu de prendre une rue normale.
Chaque année, des milliers d’immigrants viennent étudier et travailler au Québec dans le but de pouvoir participer au PEQ et de s’installer ici pour de bon.
Une porte d’entrée qui se ferme
Mais le gouvernement du Québec vient d’annoncer la fin immédiate du PEQ. Selon la CAQ, le Québec reçoit trop d’immigrants, et il n’y a pas assez de logements et de services (comme les écoles et les hôpitaux) pour tout le monde. Le gouvernement veut aussi s’assurer que les nouveaux arrivants parlent bien français. La CAQ veut réduire le nombre d’immigrants accueillis dans la province dès l’an prochain.
Le PEQ est remplacé par un système qui attribue des points aux immigrants. Le hic? Plusieurs immigrants qui étudiaient ou travaillaient déjà au Québec dans le but de profiter du PEQ n’ont maintenant aucune garantie qu’ils seront choisis pour rester. Des milliers de gens se retrouvent donc dans un gros… flou.
Zakaria manifeste
C’est le cas de Zakaria, 10 ans, qui est arrivé au Québec de la Tunisie avec ses parents alors qu’il avait seulement 2 ans. Aujourd’hui, il a peur de devoir quitter tout ce qu’il connaît. Je lui ai demandé ce qu’il aimerait dire au gouvernement pour expliquer sa situation: «Vous nous avez dit qu’on pouvait rester, mais vous nous avez menti. Je suis fâché, et je suis triste. Moi, je veux rester et je veux pouvoir voir mes amis».
Zakaria et sa maman ont d’ailleurs manifesté contre la fin du PEQ avec des centaines de personnes la semaine dernière, à Québec. Tu peux le voir avec son affiche en haut de cet article. D’autres rassemblements ont eu lieu en même temps à Montréal et à Sherbrooke.
Frédérique se sent trahie
Frédérique Deu, qui a quitté la France pour le Québec en 2018 (elle a déjà travaillé pour Les As de l’info!), se retrouve dans la même situation que Zakaria.
«Je me sens triste, trahie. J’ai décidé il y a 7 ans de partir de la France pour venir au Québec et je me suis fait beaucoup, beaucoup d’amis. J’ai une vie que j’aime beaucoup. Je suis restée étudier ici, parce qu’on m’a promis que je pourrais m’installer pour de vrai avec le PEQ.»
Une clause… grand-père!
La demande principale des immigrants: que le gouvernement annonce une clause grand-père. Non, ça n’a pas rapport avec les papis!
Une clause grand-père, c’est une exception, qui permet à ceux qui ont déjà un droit de le garder, même si une nouvelle loi l’enlève ou l’interdit. Par exemple: si une nouvelle loi interdit les piscines creusées, une clause grand-père permettrait à ceux qui en ont déjà une de la garder et de l’utiliser. Mais les autres ne pourraient pas en faire construire une.
Les immigrants souhaitent donc que les personnes présentes au Québec en ce moment, et qui avaient déjà commencé à étudier ou travailler, puissent quand même profiter du PEQ pour immigrer dans la province.
«Parce que moi, on m’a appris qu’une promesse, on la tenait» m’a dit Frédérique.
Pour le moment, le gouvernement refuse d’ajouter cette clause grand-père.
Qu’est-ce que cette histoire te fait ressentir? Exprime-toi dans les commentaires.
